La flèche Wallonne

 La Flèche Wallonne

Vendredi 6 mai, un WE qui porte bien son nom : WE de l’Ascension pour moi ce sera WE des ascensions en terre Belge pour faire l’une des grandes « classiques », la Flèche Wallonne…

la fleche wallonne

Sortie de l’autoroute au niveau de Bastogne pour emprunter les nationales en direction de Liège et là, bah tu comprends que le « plat pays », il est pas plat, même la bagnole a du mal dans les côtes (je rigole….).

La différence entre la CAP et le vélo, c’est qu’en vélo, tu dois ramener plein de choses… et ça n’a pas loupé, j’ai oublié mes bidons….J’appelle « la maintenance », autrement dit, Haudrey, « va à Carrefour achète des bouteilles en plastique ». Bon, on va pas se mentir, c’est gentil mais c’est foiré. 1er soubresaut du vélo et les bouteilles se barrent du porte bidon, trop dangereux…. Je suis à 2 doigts de faire sans, mais heureusement, il y a un stand au départ et j’achèterai des bidons….

 

Samedi matin, lever à 6h, prise de douche rapidos et problème, gros problème…. Impossible de fermer la douche. J’ai beau tourner le robinet, le pommeau de douche débite la flotte à grandes eaux !!!! Je réfléchis et, au beau souvenir de Rome, je me suis rappelé que quand l’un tirait la chasse d’eau, l’autre, à l’autre bout de l’appart’, ne pouvait pas prendre sa douche, la pression étant insuffisante. Je décide donc, de tirer la chasse dans les chiottes, petit sprint jusqu’à la salle de bain et là, petit miracle, la pression diminuant, je peux fermer le robinet de douche, question de timing….. Italie, Belgique faut juste s’adapter aux nouvelles normes européennes…..

 

A Spa, à 7h du mat’, je récupère ma plaque et prends le départ à 7h20 pour une sacrément belle journée de vélo. Organisation au TOP !!!

 

4 distances au programme :

204km : La Flèche

162km : La Petite Flèche

122km : La Flèchette

98km : La Mini Flèche

la fleche wallonne

 

PK0/PK50 :

Dès le départ, je me mets dans un groupe qui passe le col du Rosier sur le gros plateau. Le groupe « attaque » la pente et je m’accroche, cela cède autour de moi mais je reste collé aux roues du premier… En me retournant au sommet je vois que le groupe à complètement explosé. Nous ferons, je le serai au retour en France, cette première ascension à plus de 19km/h…. Les sensations sont bonnes, je le sens bien. Plus que 190 bornes et 12 ascensions à passer mais je suis bien, pas encore chaud mais bien….

Le schéma de cette première partie de course sera toujours pareil, explosion dans les côtes et regroupement entre deux difficultés mais ça roule fort en ce début de matinée. Je me planque au sein du groupe en essayant de rouler à l’économie. J’attaque juste dans les côtes pour rester dans les roues des premiers en essayant de ne pas trop taper dedans quand même.

A l’intersection qui sépare les « 204km » des autres distances, je suis le seul du groupe à tourner à droite, tous les autres tournent à gauche pour des distances plus faible. Je me retrouve alors seul…. Ils pouvaient envoyer les mecs, ils se tapent pas 200 bornes. Je coupe mon effort et roule en mode glandouille le temps d’être rattrapé par un autre groupe. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on est pas nombreux sur la « 204 ». J’arrive au 1er ravitaillement et effectivement, pas grand monde. J’envoie des SMS pour dire que je viens d’atteindre 50km (certains ne recevront mes SMS qu’à mon retour en France !) et je vois un groupe partir….

 

la fleche wallonne

 

Pk50/Pk100 :

Je me retrouve dans un groupe « même tenue, même vélo ». ils sont 4 d’une même équipe et là purée ça envoie. J’arrive à m’accrocher à leurs roues mais je ne rigole pas. Je ne fais pas le crevard et prends des relais, j’observe qu’aucun n’a de roue à large jante. Je suis rassuré par mon choix d’équipement. Je « récupère » dans les côtes et « m’accroche » dans les descentes. J’ai toujours autant de mal dans les descentes, j’essaye de me coller aux trajectoires mais y a rien à faire au-delà de 60km/h (maximum speed : 63km/h) j’ai les pétoches…. Je tiens avec eux jusqu’au second ravitaillement, 50 bornes avec une vraie ambiance de cyclosportive. A PK100 les jambes sont bonnes mais je laisse filer ce groupe, on ne va pas se mentir, ils étaient trop forts pour moi et à ce moment là, j’ai fais la moitié du chemin et je ne sais pas comment je vais réagir passé les 150 km…

Pk100/pk150:

Petit à Petit, l’ambiance change, nous revenons sur les autres concurrents qui ont fait des plus petits parcours. On passe d’une cyclosportive à une cyclotouriste… J’évite de peu 3 couillons qui font un selfi au milieu d’une descente !? Bref, ça commence à être de moins en moins discipliné mais la lucidité est encore là. Je rencontre les premiers marcheurs. A gauche de la route, ceux qui sont à la bagarre dans les pentes et à droite de la route ceux qui marchent. Un peu bizarre quand même pour le mental.

Au 3ème ravito beaucoup de monde, le temps d’envoyer des SMS et notamment à Baptiste : « dernier quart de course, les jambes sont encore bonnes mais je vais dans l’inconnu », il me répond aussi sec « c’est le meilleur moment, tu vas voir la Haute Levée, c’est quelque chose 🙂 »

 

Pk150/Le final : Le Thiers de Coo/ La Haute Levée/ Le Col du Rosier

Tu sens que ça vient, que la fatigue monte un peu plus après chaque coup de pédale. Plus grosse sortie à l’entraînement 130km avec Tigeaux, Guérard et Voulangis, c’est peu, très peu, trop peu pour s’attaquer au mythe….

Au Pk175, j’attaque le Thiers de Coo et dans le passage à 17%, je lâche physiquement, d’un coup comme sur mes premiers marathons, plus rien. Je passe d’un 34/27 à 70 tours/min à un 34/30 à 50 tours/min, plus rien dans les chaussettes… J’ai jamais pensé abandonner, jamais pensé mettre pied à terre, j’ai juste pensé à mettre le vélo de travers dans cette côte... mais c’était impossible, la chaussée n’était pas assez large avec « les marcheurs », obligé de rester perpendiculaire à la pente. Chaque coup de pédale fait mal aux cuisses mais me rapproche du sommet, j’ai une petite pensée à ce moment là pour Laura qui aurait bien aimé être à ma place alors je m’accroche et gravis cette côte à 7,4km/h. Je savais que je passerais par un moment difficile et c’est là, à PK175 que c’est arrivé…. Je paye un démarrage trop violent sur cette ascension et je me suis anesthésié les jambes, cela me servira de leçon…. Au sommet, opération RECUPERATION, j’ai le dos en vrac, comme je n’avais plus de jambes j’ai tiré avec le bas du dos et les avant-bras pour atteindre le sommet mais bon, on dira ce qu’on voudra mais les dénivelés de plus de 15%, cela fait terriblement mal partout ! La Haute levée s’est bien passée, je n’ai pas attaqué la pente, je me suis contenté de monter au train à 13km/h, pas question de revivre l’enfer et j’en garde un bon souvenir d’ascension n’ayant pas forcé. Puis vient le mythe, le col du Rosier après 190 bornes de vélo, la dernière difficulté de la journée, 4,1km d’ascension, panneau « col Du Rosier » virage serré à droite et c’est parti….Les dents dans la roue avant et les yeux rivés sur le compteur PK189… t’as déjà mal…Pk190… c’est déjà long….pk191… Purée mais que c’est long pk192 et là tu franchis la ligne blanche qui indique le sommet. Tu penses que c’est fini que tu vas pouvoir souffler, virage à droite pour retomber sur une nationale et là, surprise, cela continue de monter, pas aussi dur mais quand même. Tu passes devant un panneau « 11km de l’arrivée », pourquoi 11km ne me demandez pas pourquoi et là, la pente s’écrête et tu bascules enfin 10 bornes de l’arrivée, 10 bornes de descente ou tu chialerais presque sur ton vélo. Tu sais que c’est gagné et tu les savoures ces 10 bornes de descente ! Ne pas se casser la gueule pour franchir cette ligne d’arrivée… On plonge sur la magnifique ville de Spa. J’ai laissé filer pour savourer après plus de 7h de vélo 2min de plus ou de moins, on s’en fout… Dernière relance sur l’avenue de la reine Astrid pour un franchissement de ligne d’arrivée… 204km, 3657m de dénivelé en mettant autour de 7h30, un peu plus de 27km/h…

 

Un premier passage du col du Rosier sur la plaque à 19,1km/h puis un deuxième passage après 190 bornes dans les jambes à 10,6km/h sur le braquet de facteur, cela résume bien cette course, une course d’usure. L’année dernière, j’avais découvert les cols et cette année je découvre « les murs ». En avril dernier, je bouclais ma 2ème année de vélo, j’aurais aimé avoir 15 jours de plus pour préparer cette course placée un peu trop près du marathon de Rome. Il m’a manqué 30 bornes et de l’expérience…

 

Merci,

A l’organisation, aux bénévoles, à mes partenaires d’entraînement vélo, à Nico pour les conseils et la « transformation » du vélo en mode montagne, à Eric pour les roues,

Pour les messages de soutien tout au long de cette course…

 

Félicitations à Baptiste qui s’est aligné 3 semaines avant sur Bastogne Liège (158km et 2523m de dénivelé) qui a roulé sous la pluie et dans le froid avec beaucoup de courage…

 

Bonne fin de saison à tous,

 

Fred