Grand Raid des Pyrénées 2019

Ce jeudi 22 août, levé à l'aube pour un départ à 6h00 de Vielle-Aure, je me suis retrouvé en compagnie de 427 autres coureurs un peu fou comme moi, pour l'Ultra Tour, une course hors norme de 220 km/ D+ 12500m.

Profil de l'Ultra Tour

Après 7 heures de course, j'atteins la première grosse difficulté et point le plus haut de la course : le Pic du Midi (2800m). Au ravito suivant, je sais qu'il ne me reste plus que l'équivalent d'un UTMB à faire... soit 170 km.

Une trentaine de kilomètres plus loin, j'arrive à Pierrefitte-Nestalas, le premier gros ravito avant ma première nuit dans la montagne, j'en suis à 13 heures de course. Je reste une bonne heure sur place, car l'assiette de pâtes que je me suis servie, a dû mal à passer... Je prends le temps m'alimenter correctement avant de repartir vers 20h00.

Après une nuit, sur les sentiers, ponctuée par 2 arrêts ravito (à Estaing et Cauterets), j'ai droit au magnifique spectacle du jour qui se lève sur le Vignemale et le glacier des Oulettes. J'arrive à Gavarnie, vendredi, en début d'après-midi, après 32 heures de course et 144 km de parcourus, la journée est chaude, j'en profite pour me rafraîchir un peu et bien m'hydrater, avant de repartir vers Gèdre puis Luz-Saint-Sauveur que j'atteins en début de nuit vers 22h. J'y retrouve Fred, venu faire la Marmotte des Pyrénées le dimanche suivant (une course cycliste de 165km/D+5500m). Il fera un bout de chemin avec moi en ville avant de me laisser pour une deuxième nuit en montagne. Il me reste 50 kilomètres à faire, ce ne seront pas les plus faciles.

Avec la nuit, les balises ne sont pas toujours faciles à suivre, je cherche ma route à 2 reprises en direction de Barèges. Puis, j'attaque la montée vers le massif du Néouvielle, d'abord sur une piste, assez large heureusement, car le manque de sommeil se fait sentir et je commence à m'endormir en marchant ! Je fais donc un arrêt pour dormir 1/2h au refuge de Glère (47 heures et 184 km de course). Lorsque je repars à 6h du matin, le jour n'est pas encore levé, le sentier est devenu plus étroit, mon pied dérape et je dévale de deux mètres dans la pente. Plus de peur que de mal, des arbustes ont amorti ma chute et je n'ai que des coupures superficielles sur le nez et le tibia qui ne vont pas m'empêcher de continuer. Le parcours est tracé à travers des éboulis de rochers, la progression se fait au ralenti.

Après la dernière difficulté, le col de Portet, je retrouve l'énergie suffisante pour effectuer les 12 derniers kilomètres de descente en trottinant, et, enfin, Vielle-Aure est en vue. Je franchis la ligne d'arrivée au bout de 58h35' de course, nous sommes samedi après-midi, d'autres coureurs sont encore attendus jusqu'au dimanche matin.

Je termine cette Ultra Tour à la 110ème place sur 250 finishers, il y a eu 42% d'abandons ou hors délai.

J'associe à ma course, mon épouse Sylvia, sans elle, la réussite n'aurait pas été au rendez-vous. Elle m'a accompagné sur les ravitos, prodiguant soins et encouragements.